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Noya
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9 avril 2011

Les montagnes russes

Les montagnes russes, en voilà une aventure.


Quand on les regarde de loin, on ressent à la fois de la peur, de l’excitation et de la fascination. Ça a l’air haut, les gens qui sont dedans ont l’air de s’amuser comme des fous. Il y en a qui crient, qui vomissent en sortant, d’autres qui ont l’air indifférent. Mais quel attrait !


Alors on a aussi envie d’essayer. Envie de se lancer dans la grande aventure.

L’attente pour monter dans son petit wagon peut être plus ou moins longue. Mais une chose est sûre : on attend le cœur battant, on sait que ça va être un moment palpitant, on est on ne peut plus impatient. On sait qu'on va vivre quelque chose d'inhabituel.


Quand enfin vient notre tour, on se dépêche de rabaisser le gros machin de sécurité, faudrait pas prendre de risques inutiles, on n’en est encore qu’au début. La fréquence cardiaque s’emballe, c’est incroyable, on va le faire ! Oui, oui, là, maintenant ! On respire un grand coup et c’est parti.


On commence avec l’ascension de la pente. Ça démarre tout doucement, on monte lentement, du coup on en profite pour regarder le paysage autour. On découvre, on savoure, on se sent léger, tout est nouveau, l’air frais nous souffle délicatement dans les cheveux et on est bien… Jusqu’à ce qu’on s’arrête tout en haut. Et voilà, on a deux secondes pour percuter qu’on s’apprête à faire la descente vertigineuse de 80 mètres. On plonge d’un coup, notre cœur va bondir hors de notre poitrine, on ne peut réfréner un cri tellement c’est intense, c’est fort, c’est dément. Ça ne dure que quelques instants mais on se souviendra longtemps de ce moment riche en émotions et en sensations. Le grand saut. L’instant T. Celui qu’on n’oubliera jamais.


Et puis après on enchaîne. Des virages, des montées, des descentes, des accélérations, des freinages contrôlés… Parfois on crie moins parce qu’on avait déjà calculé la chute, parfois on est surpris parce qu’on ne savait pas ce qui se cachait dans le tunnel. Parfois on se cogne la tête tellement ça bouge et on voudrait que ça aille plus lentement parce que ça fait mal. Et puis finalement, le mal passe vite car une sensation forte vient vite faire oublier la douleur et l’excitation du début reprend le dessus.


Ligne droite finale et il est déjà temps de descendre du wagon. Mais non, c’est pas possible de s’arrêter comme ça, j’ai encore envie de ressentir plein de choses. Alors on refait la queue et on refait un tour. On sait comment ça va se passer mais on est excité quand même. On ressent encore plein de choses mais la lassitude pointe déjà le bout de son nez à la fin du tour. Mouais. Je commence à connaître la chanson. C’était mieux avant. Encore un tour ? Bah non, j’ai pas trop envie. Mais bon, si tu insistes, si tu dis que ça va me faire du bien, me faire penser à autre chose et me surprendre… OK, alors on y retourne.


On peut parfois avoir des surprises et retrouver des sensations qu'on croyait avoir oubliées, et généralement ça fait un bien fou. On retrouve confiance et béatitude. Mais pour combien de temps ? Il y a forcément un moment où, fatalement, tout redevient comme avant. Le paysage est commun, le vent souffle trop fort, la montée du début prend des plombes, la descente vertigineuse n’étonne même plus. On sait que c’est le dernier tour. La tête qui ballotte fait plus mal que jamais, la douleur atteint même les tympans… il est vraiment temps que ça se termine.


Arrêt du wagon. Terminus, tout le monde descend. Mais on fait quoi maintenant ? Après cette attraction-là, toutes les autres auront l’air d’être fades, lentes et ternes. Pas de cris, pas d’adrénaline, rien. Mais bon, on n’a pas vraiment le choix, maintenant que c’est fini, c’est fini. On est bien tenté d’aller grignoter un morceau au fast food, un petit truc rapide vite fait bien fait qui calera sur le moment… Mais à quoi bon. On a l’estomac tellement noué qu’on est incapable d’avaler quoi que ce soit. Aller faire du manège ? Merci bien, on n’a plus 7 ans. Alors quoi, le train fantôme ? Le tir à la carabine ? Bah, quel intérêt.


Devant tant de choix sans saveurs, devant tant d’attractions qui semblent séduisantes au premier abord mais qui sont en réalité des pièges, il faut finalement se résoudre à rentrer chez soi. Parce que de toute manière, on sait qu'on va s'emmerder. On sait qu'on fera semblant de s'amuser. Simulacre de bonheur et d'excitation. Donc autant s'en aller. Voilà.

 

Les montagnes russes c’était vraiment quelque chose. Mais la prochaine fois, on se contentera plutôt du petit train.

Juste pour en ressortir un peu moins secoué.

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