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Noya
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16 octobre 2011

Starbucks

Avez-vous pris le temps de vous promener dans les rues de votre ville récemment ? Oui, c’est gris, c’est froid… Mais il arrive que l’on croise parfois par miracle une oasis de réconfort et de chaleur au coin d’une rue : un Starbucks.

Avant toute chose, pour ceux qui ne connaissent pas, Starbucks est une chaîne de salons de café et ça se prononce Starbeuks et pas Starbuque. Deuxième élément important : l’origine de ce nom qui, si on le traduit littéralement, ne veut rien dire du tout. En fait, Starbucks est le nom du second du Capitaine Achab dans Moby Dick. Oui, il fallait aller chercher loin pour le trouver, celui-là. Les gens ont parfois de drôles d’idées, je vous l’accorde. Pour info, le premier Starbucks a ouvert en 1971 à Seattle et le premier Starbucks français a ouvert début 2004 avenue de l’Opéra à Paris.

Depuis… force est de constater qu’il y en a quasiment partout. Mais pourquoi cet engouement ? Pourquoi ces petites enseignes arborant une sirène avec une couronne connaissent-elles un si grand succès ?

Pour comprendre ce phénomène, il faut avoir au moins une fois dans sa vie mis les pieds dans un Starbucks, de préférence en hiver quand on a le nez qui coule et les yeux qui pleurent. Mise en situation : le bout du rouleau est tout proche mais le bout du tunnel apparaît alors sous l’apparence d’un salon de café. En regardant à travers les vitres, on voit à l’intérieur des gens vautrés  assis dans de confortables fauteuils en train de boire un café et de manger des petites pâtisseries. Des groupes de filles qui papotent, des couples qui se font des bisous aromatisés au chocolat chaud, des potes qui surfent sur leur Mac… Tout ce petit monde a l’air de kiffer la vibes et surtout d’ignorer le froid.  

Intrigué par cette vision digne d’une comédie romantique américaine, on pousse la porte et on pénètre dans un autre monde. Un monde où l’air est parfumé au café fraîchement moulu, où la musique d’ambiance est un mélange de jazz et de bruit de torréfacteur, où les murs sont ornés de tableaux stylés et où la température ambiante vous permet d’enlever votre manteau et vos quinze écharpes.

Bon, il y a la queue pour accéder au comptoir. Mais à la limite, ça tombe bien car il y a tellement de choses sur la carte qu’il va vous falloir du temps pour savoir quoi prendre. Alors, ça sera plutôt un Capuccino ? Un Mocha Blanc ? Ou un Caramel Macchiato ? Vous n’aimez pas le café ? Qu’à cela ne tienne, vous pouvez prendre un chocolat viennois avec plein de crème fouettée par-dessus. Quelle taille ? vous demande le barista, cette personne derrière le comptoir vêtue d’un sobre tablier vert… C’est le moment d’être vigilant. Car les tailles des gobelets portent mal leur nom : en effet, les deux formats les plus petits (354 et 473 ml) s’appellent étrangement Tall et Grande. Avouez qu’il y a de quoi en perdre son latin. Les deux autres tailles ? Un Venti de 591 ml ou un Trenta de presque un litre (916 ml). On espère pour vous que vous n’avez pas de soucis d’incontinence…

Ça y est, vous avez choisi ? Et pourquoi ne prendriez-vous pas une petite douceur ? Qui, quoi, comment, où ? Mais juste là, regardez ! Avez-vous vu ce gros muffin qui vous tend ses pépites de chocolat ? Et ce cheesecake qui vous supplie de l’acheter… à moins que vous ne craquiez pour un Carrot Cake ou des pancakes ? Et il y a même des sandwiches salés si vous voulez. Bref, que des bonnes choses bien caloriques qui fleurent bon l’outre Atlantique et l’outre Manche.

Pendant que vous payez un bras à la caisse, vous voyez quelqu’un qui s’active à préparer votre précieux nectar et le verse dans un gobelet où votre nom a été soigneusement écrit. La classe, non ? En même temps, vu ce que ça vous a coûté, un peu de personnalisation, c’est la moindre des choses.

Vous voilà donc planté dans la salle avec votre plateau, ne sachant pas où aller. Vous avez la désagréable impression d’être dans votre self d’entreprise, vous savez, quand il n’y a pas de place et que personne ne semble vouloir bouger son gros cul des chaises. Eh bien ici c’est pareil : les places sont chères. Car une fois qu’on a réussi à choper un bon fauteuil bien moelleux et idéalement situé, on a franchement pas envie de le lâcher. Même si on a fini son Frapuccino depuis une demi-heure. Car on est trop bien. En fait, on est comme à la maison, mais en mieux. Le gros avantage ? Il y a le WiFI gratuit. Utile si votre Free Box est en panne… ou tout simplement si vous avez envie de bosser sans personne dans vos pattes. En plus, personne ne vient nous emmerder pour nous rappeler que ça fait deux heures qu’on est là et qu’il faudrait peut-être laisser la place. Que voulez-vous ? Il faut bien rentabiliser le prix de son goûter.

Ressortir ? Rentrer à la maison ? Quelle idée, on est si bien ici ! Pour ne pas finir en ermite starbuckien, vous avez la possibilité d’acheter du café et même des tasses à emporter chez vous pour transformer un peu votre appartement. D’accord ? Alors maintenant levez-vous et laissez-moi votre place, mon Latte va refroidir !

Mobydick par Nat Wood

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